Parfois désignée sous les termes de « métascience », de « métarecherche » ou de « science de la science », la recherche sur les pratiques de science ouverte peut prendre des formes et poursuivre des objectifs variés. Si certaines approches se veulent avant tout une contribution à l’épistémologie ou à la compréhension des pratiques scientifiques, d’autres entendent plutôt apporter une contribution aux politiques publiques , en fournissant des données, des outils de mesure ou d’évaluation, et en formulant des propositions et des recommandations. Cet appel invite donc les chercheurs et les chercheuses à initier une démarche réflexive et critique d’observation et d’étude de leurs pratiques de recherche en contexte de science ouverte et vise à enrichir la réflexion nationale et internationale sur le sujet.
L'Université Rennes 2 est partenaire du projet lauréat OSYR, porté par l'université de Lille. L'URFIST et le SCD participeront au projet Open Science for Young Researchers qui vise à évaluer les effets de des dispositifs de formation à la science ouverte.
Les politiques publiques en matière de science ouverte accordent en effet une place importante à la sensibilisation et à la formation des jeunes chercheurs. L’enracinement d’une culture de la science ouverte implique l’intégration de la pratique de la science ouverte dans l’apprentissage du métier de chercheur. Ces dernières années ont ainsi vu le développement par les professionnels des bibliothèques et de l’information de dispositifs formels de sensibilisation et de formation, ainsi que de démarches de sensibilisation informelle. L’évaluation des effets de ces dispositifs se situe au cœur du projet OSYR (Open Science for Young Researchers). Porté conjointement par des bibliothèques universitaires et des laboratoires de recherche, le projet OSYR vise à analyser les dispositifs de sensibilisation et de formation à la science ouverte, leur appropriation par le public des jeunes chercheurs et les effets de ces dispositifs sur la pratique de la science ouverte.
Le projet se situe dans la continuité des recherches menées sur les pratiques académiques des jeunes chercheurs. Il adopte une perspective englobante sur une cohorte de doctorants issus de sept établissements français et belges, représentant l’ensemble des disciplines de recherche et présentant des configurations différentes en matière de dispositifs de sensibilisation et de formation. Il est constitué d’une part d’une cartographie des dispositifs formels de sensibilisation et de formation sur le territoire français, afin de proposer un état de l’art sur ces dispositifs et d’en analyser l’organisation et l’impact. Dans un second temps, des enquêtes quantitatives et qualitatives seront menées auprès de la cohorte de doctorants issus des établissements partenaires. La démarche d’enquête quantitative, menée en début et en fin de thèse, permettra de mesurer l’usage et la réception des dispositifs de sensibilisation et de formation, ainsi que l’appropriation et la mobilisation des connaissances transmises. La démarche d’enquête qualitative aura vocation à décrire les cheminements des jeunes chercheurs en matière de science ouverte : effets des dispositifs formels, rôle de la sensibilisation informelle, impact de l’environnement de recherche, évolution des pratiques et des comportements. Elle tiendra particulièrement compte des différences liées aux disciplines d’appartenance et au financement des thèses.
Un séminaire composé de six ateliers permettra l’élaboration d’une réflexion partagée entre communautés de recherche et communautés professionnelles autour des résultats du projet. Il conduira à l’élaboration de préconisations pour l’adaptation des dispositifs de sensibilisation et de formations et la reproduction de mesures des effets des dispositifs sur le public des jeunes chercheurs.
Le projet OSYR vise ainsi un impact double sur les communautés de recherche et sur les communautés professionnelles : dialogue fructueux et élaboration de préconisations communes entre les deux communautés, progression de la connaissance sur la transmission des pratiques de recherche, sur le développement d’une culture de la science ouverte et sur les effets des dispositifs de sensibilisation et de formation.